MONTREAL
DE NOTRE ENVOYE SPECIAL
Stromae n’est pas le seul artiste belge présent aux Francofolies de Montréal. Mais si on le disqualifie en tant qu’artiste international, il ne reste plus grand monde pour défendre notre scène artistique.
Autant les artistes québécois sont toujours très nombreux à être invités aux Francofolies de Spa (autour d’une dizaine en moyenne), autant les Belges font pâle figure dans la Belle Province. Cette année, seuls Benjamin « Miam Monster Miam » Schoos et Dalton Télégramme sont à l’affiche montréalaise, si on ne tient pas compte de Dyna B dans la série gratuite « Du haut des airs » en compagnie de trois jeunes artistes issus de la francophonie (Québec, Suisse et France).
La Délégation Wallonie-Bruxelles a été sollicitée par les acteurs culturels belges au Québec (comme Virago Productions qui s’occupe de Benjamin Schoos) pour jeter un éclairage sur la situation de nos artistes qui n’ont pas de trop du marché québécois pour vivre. Une journée de débats a été organisée dans le cadre des Rendez-vous pros des Francos, avec de nombreux entrepreneurs belges invités comme des représentants de Live Nation, PiaS, JauneOrange, Granvia, Universal-Belgique, etc. Le but est de clairement faire pression sur les Québécois afin de se montrer plus ouverts envers nos artistes.
Le cas de Benjamin Schoos est d’ailleurs un bel exemple de collaboration réussie. Son label Freaksville distribue en Belgique le dernier album du groupe québécois Caïman Fu avec la chanteuse actrice Isabelle Blais. Caïman Fu est produit par Virago (un couple de Belges installés à Montréal) qui fait tourner Benjamin au Québec. Ce dernier a réenregistré avec Isabelle le titre « Je ne vois que vous » qu’elle vient chanter avec lui en duo ici aux Francos de Montréal.
Benjamin a donné trois concerts aux Francos (après un petit passage au festival de Tadoussac), histoire de bien marquer le public québécois avec son univers barré. Flanqué de Pascal Schyns aux synthés et de la Québécoise M’Michèle à la harpe électrique, il va encore plus loin dans son personnage de crooner ridicule qui, au moins, existe. Sa performance surréaliste, entre catcheur et cascadeur, tutoie des sommets de second degré et de génie. Et ici, ça plaît car c’est osé. En voilà un qui a un bel avenir au Québec où il reviendra cet automne. Puissent d’autres artistes belges suivre son sillage.
THIERRY COLJON
Benjamin Schoos sera aux Francofolies de Spa le 21 juillet. Infos: www.francofolies.be